Le Colisée
Histoire
Le Colisée, en avance depuis 100 ans !
Du ciné-dancing des années folles aux grands rendez-vous culturels d’aujourd’hui, le Colisée c’est une histoire qui s’écrit depuis un siècle dans les cœurs des roubaisiens avec les grands artistes, les petites anecdotes et beaucoup d’émotions.
Un ciné-dancing dans le quartier de l’épeule
C’est en 1927 que Jean Deconinck, propriétaire du cinéma Le Fresnoy à Tourcoing, décide de créer le Colisée. Le succès du Fresnoy l’incite à proposer au fourmillant quartier de l’Epeule sa propre salle obscure. La conception du lieu est confiée aux Barbottin (père et fils), déjà artisans de l’Hospice de Barbieux (l’actuel Centre médical de Barbieux); le bâtiment « art déco » d’origine est tout en verticales, et impressionne par son chic (au rez-de-chaussée, une fontaine envoie un jet d’eau vers le plafond, en traversant le premier étage !).
Rapidement, le Colisée devient un haut lieu de distraction de Roubaix et de la métropole…
La passion en héritage
Après le décès de son père, Henri Deconinck assure la gestion du bâtiment et assume la difficile mission de maintenir la continuité des projets artistiques tout en tenant compte des évolutions du goût du public.
Broadway à Roubaix
Plein de dynamisme, Henri Deconinck souhaite faire entrer de nouvelles disciplines au Colisée : concerts et spectacles musicaux. Pour restructurer et adapter le lieu à ces nouveaux objectifs, il fait appel à Lardillier : de la verticalité du bâtiment de base, l'architecte roubaisien étire les lignes, et les espaces sont revalorisés sur la longueur. La façade s'orne de néons, la capacité augmente et le rythme bat son plein dans cette salle atypique, où l'on peut découvrir des films, des spectacles variés et toujours danser ! Ce Colisée " nouvelle mouture ", inauguré avec le film Paris chante toujours, devient la plus grande salle de province, et la troisième salle de France (derrière le Gaumont Palace et le Grand Rex à Paris).
Au revoir le cinéma, bonjour la variété !
La crise nationale du cinéma – favorisée notamment par l’arrivée de la télévision – amène le Colisée à réfléchir sur son fonctionnement. Un virage s’amorce alors : des spectacles de variété sont programmés les soirs de relâche du cinéma.
La salle peine néanmoins à maintenir un équilibre et Henri Deconinck cherche des solutions qui permettraient de la conserver en l’état en réorganisant le projet artistique…
Un nouveau départ
La décentralisation culturelle amène de nombreuses modifications dans le paysage culturel métropolitain, et le Colisée va en bénéficier. Les Ateliers lyriques sont créés à Tourcoing, tandis que le Ballet du Nord est fondé à Roubaix ; à la recherche d’un lieu idéal pour accueillir ce nouveau « pôle danse » , les institutions portent leur attention sur Le Colisée. La Ville de Roubaix rachète alors le bâtiment et le redimensionne pour la création et la diffusion chorégraphiques (construction de la cage de scène et des studios de répétition, agrandissement du plateau etc.).
Après ces importants travaux, la salle est ré-ouverte avec pour vocation de diffuser les plus grands spectacles de variété, notamment musicaux. C’est à cette époque que la salle est surnommée « l’Olympia du Nord », pour la similitude des spectacles que ces deux salles proposent et pour leur ressemblance frappante. L’entrée de la rue de l’Epeule est remplacée par l’escalier donnant sur le parvis et un parking est aménagé. Les grands noms de la chanson et du rock se succèdent alors sur la scène du Colisée : Jacques Brel, Barbara, Charles Trenet, Michel Sardou, Niagara, Julien Clerc, Johnny Hallyday, Georges Moustaki, Alain Souchon, Gilbert Bécaud, Charles Aznavour…
Une transition nécessaire
Les années 90 voient successivement arriver de nouvelles salles spécialisées dans la diffusion musicale, dans la métropole lilloise ; le Zénith en 1995 avec sa jauge de 7000 places puis l’Aéronef en 1999. Le Colisée garde sa vocation pluridisciplinaire, mais voit peu à peu partir les plus grands concerts de variété vers les autres salles. Marie-Cécile Laidebeur, qui dirige avec pugnacité le Colisée entre 1998 et 2003 parvient à maintenir une offre culturelle de grande qualité en invitant par exemple Fabrice Luchini, les pièces de théâtre de Patrick Haudecoeur ou de Jérôme Deschamps et en nouant un partenariat fort avec le Festival Mozart qui lui permet d’accueillir de très grands concerts de musique classique avec des solistes renommés. Sa disparition prématurée en 2003 va ouvrir une période de transition de deux saisons, sous la direction intérimaire de Brigitte Leman.
Un projet ambitieux et éclectique
En 2006, la salle de spectacle change de statut juridique et accueille Bertrand Millet à sa tête. La direction du Ballet du Nord (rebaptisé Centre Chorégraphique National Roubaix Nord-Pas de Calais) est confiée en 2004 à la chorégraphe Carolyn Carlson. Les collaborations entre les deux structures sont de plus en plus nombreuses et importantes. La colonne vertébrale de la nouvelle programmation est le théâtre : à l’affiche de la saison figurent les grands spectacles du moment. Si le cœur du projet est essentiellement constitué de spectacles susceptibles de réunir une audience importante, l’un des objectifs est également de pouvoir faire découvrir au public les créations d’artistes moins médiatisés ou des petites pépites d’Avignon ou d’ailleurs.
Cette ambition renouvelée va permettre de relancer l’attractivité de la salle qui passe en quelques années de 45 000 à 110 000 entrées et de 1400 à 7000 abonnés.
Plus arty que jamais !
En 15 ans Roubaix a changé de visage, d’énergie et d’ambiance avec le Musée de la Piscine, La Manufacture, La Condition Publique, Maison de Mode, les ateliers de Créateurs et les nombreuses usines reconverties en fourmilières artistiques… Le Colisée décide de s’inscrire dans ce dynamise culturel : les street-artistes de L’Alternateur, se sont invités pour customiser les tables du Bar. Des résidents des Ateliers Jouret comme Jigé et Flouk qui succèdent à Kub – artiste roubaisien aussi – puis LEM et Almandre s’emparent de la communication visuelle renouvelée chaque saison.
De 2015 à 2021 en septembre, le festival #XU - Expériences Urbaines – est organisé par la ville de Roubaix et Le Colisée participe à ce projet rassembleur et festif. En 2022, ce festival prend de l’ampleur sous le nom de URBX et se produit en juin : Art, Sport, Mode et Danse sont les maîtres mots de ce temps fort roubaisien.
Marion Mottin, Mourad Merzouki, Brahim Bouchelaghem, Ousmane Sy - pour ne citer qu’eux – se succèdent pour mener la danse sur la scène.
Un vent arty souffle sur le Colisée qui approche de son centième anniversaire avec une jeunesse intacte…