La Belle et La Bête

Après Cendrillon, Thierry Malandain prolonge ici son exploration du monde des contes. Le chorégraphe donne corps à cette aventure riche en interprétations et en tensions : le récit peut ainsi s’envisager comme un plaidoyer moral à propos de l’exclusion, la différence, le respect de l’autre, dépassant largement les limites de la simple intrigue amoureuse entre deux êtres que tout oppose. Dans le style néo-classique raffiné qu’on lui connaît, l’artiste s’applique ainsi à mettre en avant le thème de la dualité qui se trouve au coeur de cette histoire d’amour : opposition entre le corps et l’esprit, le féminin et le masculin, le libre-arbitre et le destin... Sa recherche du sens et de l’esthétique guide un style intemporel et sobre, qui puise sa richesse autant dans les racines que dans une vision renouvelée de la danse académique : « Ma culture est celle du ballet classique et j’y demeure attaché. Car si je reconnais volontiers que ses codes artistiques et sociaux sont d’une autre époque, je pense aussi que cette matière héritée de quatre siècles d’histoire donne au danseur des ressources inestimables. Alors je m’amuse avec elle, […] en quête simplement d’une danse que j’aime. »