Un sac de billes

1941. Paris est occupé par l’armée allemande. Pour fuir les nazis, Joseph, 10 ans et son frère Maurice, 12 ans, juifs, vont devoir traverser la France, seuls, pour rejoindre la zone libre. Dans cette aventure, l’ingéniosité et la débrouillardise deviennent une question de vie ou de mort. Joseph ici, c'est James Groguelin : grand gaillard à la voix grave et posée, habité par son personnage, il ne nous lâche pas une seconde dans un décor épuré fait de valises. Des grandes, des petites, empilées, alignées, des montagnes de bagages que Joseph ouvre, porte, manipule, suggestion poétique de ce voyage qui n'en finit pas. Un sac de billes a été édité en 1973. Le livre devient immédiatement un best-seller. Deux ans après, le récit est adapté au cinéma par Jacques Doillon puis de nouveau en 2017, par Christian Duguay. Le livre s’est vendu à plus de 20 millions d’exemplaires dans plus de 22 pays. L'adaptation d'un tel succès de la littérature, qui plus est sur la Seconde Guerre mondiale, est toujours un exercice périlleux. Mais cette version seul-en-scène, validée par Joffo lui-même (décédé quelques jours avant la première du spectacle) est une merveilleuse réussite. La transposition sur les planches de ce texte émouvant, très humain, et sans haine, offre un moment fort et bouleversant de théâtre, à voir en famille.

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