Richard Anconina

Grand pudique, vrai gentil hyper bienveillant, éternel perfectionniste. Voilà ici résumée la personnalité de Richard Anconina vu par ses pairs. À l’unanimité, tous parlent de l’homme comme d’une personne profondément réservée qui n’accorde pas sa confiance facilement. Si sa simplicité désarmante ne le quitte jamais, l’acteur n’en n’est pas pour autant moins charismatique. Il donne de l’importance à son image et se rassure en contrôlant tout avec minutie. Au fond, peu importe la manière, à partir du moment où le résultat lui permet « d’apporter du bien-être et du plaisir aux gens ». Cette motivation l’animait déjà lorsqu’il enchainait les petits boulots dans sa jeunesse. Il effectue sa première apparition devant une caméra en 1977 dans Comment se faire réformer. Robert Hossein demeure pourtant celui qui le remarque définitivement. Grâce à lui, jusqu’en 1979, l’acteur restera à l’affiche de Notre Dame de Paris.

CONSECRATION Coluche fait partie de ses rencontres déterminantes. Richard lui donne la réplique dans Tchao Pantin. Aux yeux du grand public comme de la profession, c’est une évidence : son talent est incontesté et incontestable. Résultat : deux Césars ; celui de meilleur second rôle masculin et celui de jeune espoir. Mais le succès ne s’arrête pas là et la reconnaissance se veut désormais internationale. Prix d’interprétation masculine au Festival de Chicago, Richard Anconina évolue aux côtés de Belmondo sous la direction de Claude Lelouch dans Itinéraire d’un enfant gâté. Malgré une carrière enviée des plus jeunes, une sorte de crainte reste perceptible dans le regard de ce grand inquiet. Il faut dire qu’il a connu une traversée du désert. La trilogie de La vérité si je me mens le sortira de cette période un peu moins exposée. Elle l’imposera comme un des acteurs les plus populaires. Alors que Bruno Solo lui reprochait avec humour « son manque de volonté à faire du théâtre » lors d’une interview accordée en 2008 à la télévision belge, Richard Anconina s’est rattrapé avec pertinence. Le thriller immersif Coupable fait un carton sur les planches depuis 2021. Coupable oui ! De ne pas avoir osé plus tôt peut être !